Une commune s’engage en faveur du bien-être animal.
Direction Villers-sur-Mer, dans le Calvados, où le maire a fait du bien-être animal l’une des pierres angulaires de son mandat. Une évidence pour son galop d’essai en politique, lui qui est aussi président de la Fondation Philia venant en aide aux animaux en détresse. A travers lui, la commune s’engage à prendre en compte le respect de la vie animale dans toutes ses actions et ses décisions. « C’est d’abord une sensibilité avant d’être une question politique. J’avais dit à mes colistiers pendant la campagne qu’on allait tout décider ensemble sauf une chose que j’allais leur imposer, celle-ci. »
Les promesses de campagne en faveur du bien-être animal se sont donc concrétisées seulement quelques mois après son élection : une adjointe et une conseillère municipale sont désormais en charge de ces questions, un arrêté municipal a interdit les cirques et spectacles avec animaux, et une association a été créée début novembre pour lancer des initiatives concrètes au niveau local.
Créée à l’initiative de la commune et copilotée par l’équipe municipale, l’Association Villersoise pour les animaux (AVA) finance les actions en faveur des animaux, les encadre et fournit les moyens logistiques. Elle permet aussi aux habitants de s’informer via les réseaux sociaux et de participer concrètement aux actions sur le territoire de la commune. L’équipe municipale se dit d’ailleurs “assez stupéfaite de l’ampleur que prend la page Facebook” de l’AVA, qui comptabilise des milliers de like et déjà 727 abonnés (la commune compte 27.000 habitants).”
L’association a par exemple créé des abris pour chats ou chiens errants, une aide financière pour faire soigner les animaux, ou encore la mise en place d’un système de parrainage assurant aux personnes âgées ou malades que leurs animaux seront adoptés si jamais elles sont hospitalisées ou décédées. Cette idée de parrainage est née du constat que les habitants seniors hésitaient à reprendre un animal, de peur qu’il ne se retrouve seul par la suite, ce qui permet finalement à la fois d’éviter les abandons d’animaux et de rompre l’isolement des personnes âgées.
Depuis 2016, la commune de Villers-sur-Mer est liée par une convention à la fondation 30 millions d’amis, qui prend en charge à hauteur de 50 % les frais occasionnés par l’identification et la vaccination des chats errants. La municipalité a également noué un partenariat avec le centre de soin de la Dame Blanche, qui vient récupérer les animaux malades situés sur la commune, surveille la faune des marais et se prépare à mener des actions éducatives à destination des enfants.
Pour tous ces projets, la commune prévoit d’investir environ 25.000 euros sur un budget global de 13 millions soit 0,19% de son budget.Ces initiatives sont plutôt bien perçues dans la commune. “Mais il ne faut pas faire ça pour être aimé mais parce qu’on a des convictions. Il ne faut pas le faire pour des raisons politiques. On est un peu moqué”, avoue le maire.
Mais depuis, ce sont 430 autres communes françaises ont pris position en faveur de l’interdiction sur leur territoire de cirques et de spectacles avec animaux.