Stop au Black Friday !
Si à l’origine, le « Black Friday » est une opération commerciale qui a lieu chaque année aux Etats-Unis le lendemain du jeudi de Thanksgiving, le phénomène a traversé l’Atlantique et s’impose en France depuis quelques années. Désormais, la fin du mois novembre devient une course effrénée à la promotion et à la consommation, une opération juteuse qui permet aux commerçants de gonfler leur chiffre d’affaires juste avant les achats de Noël.
L’année dernière, c’est un français sur deux qui a dépensé en moyenne 230 euros pendant le Black Friday, un poste de dépense qui augmente d’année en année. Pourtant, quand on les interroge, plus de la moitié d’entre eux estiment qu’il s’agit d’une trouvaille marketing pour inciter à consommer (et dépenser) plus, et ils sont plus de 38% à penser que le Black Friday devrait disparaître. Alors ne serait-il pas temps de dire stop ?
C’est ce qu’ont commencé à initier certaines marques et associations, avec le mouvement « Green Friday » qui vise à sensibiliser les citoyens aux conséquences sociales et environnementales de la surconsommation, et à promouvoir des alternatives plus responsables.
Par exemple, le « Best Friday », une opération solidaire lancée par l’enseigne Kiabi en France et à l’international pendant laquelle 1% de son chiffre d’affaire sera reversé à des associations caritatives partout dans le monde. Il y a aussi le « Fair Friday » de Nature et Découvertes qui propose de mettre en avant les réductions… de la biodiversité ! Les clients sont invités à voter pour des associations de protection de la nature avec un euro reversé par la marque pour chaque vote. Dans la même veine, l’enseigne de mode et de décoration responsable Altermundi, affirme son engagement au collectif Green Friday en reversant 15 % de son chiffre d’affaires à des associations.
Parmi les marques les plus engagées qui décident de boycotter complètement l’évènement, on trouve par exemple Le Slip Français, ou encore La Camif qui a fait le choix radical de fermer son site e-commerce afin de faire prendre conscience aux consommateurs du pouvoir de boycott qui est le leur : “Fermer le jour le plus commercial de l’année est un signal fort que nous envoyons aux Français, un geste de refus destiné à éveiller les consciences. » explique la marque.
Car si le Black Friday est le symbole de l’ultra-consommation, il a aussi des conséquences désastreuses sur le plan environnemental et sociétal, ce qui a d’ailleurs été discuté lors du projet de loi anti-gaspillage et économie circulaire, et qui pourrait aboutir à l’adoption d’un amendement visant à interdire ces campagnes de promotion en France.