L'ange gardien des éléphants.

L’ange gardien des éléphants.

Direction la Thaïlande, où l’éléphant est un véritable emblème national, et pas forcément dans le bon sens du terme… Alors qu’ils étaient presque 30 000 dans les années 1960, la grande majorité d’entre eux ont été domestiqués pour aider à l’abattage d’arbre dans les forêts.

Lorsqu’en 1989, l’exploitation du bois est finalement interdite dans le pays, ces éléphants bûcherons sont reconvertis massivement en bêtes de foire, et servent à animer les fameux spectacles et balades à dos d’éléphants qui amusent les touristes venus du monde entier. Enchaînés, mal nourris et souvent maltraités par des cornac peu scrupuleux, il ne reste aujourd’hui pas plus de 4000 éléphants domestiqués.

Sauver ces éléphants et leur rendre leur liberté, c’est le combat de Lek Chailert, une thailandaise de 55 ans qui a consacré presque toute sa vie au sauvetage de ces pachydermes.

C’est en 1992 qu’elle recueillie son premier éléphant qui venait de perdre sa mère et qui était encore trop jeune pour être exploité par ses propriétaires ; après de rudes négociations, elle finira par réussir le racheter et à lui éviter toute une vie de captivité. Il sera le premier d’une longue série de combats et de victoires dans sa lutte contre la maltraitance des éléphants.

En 1995, elle créé l’Elephant Nature Park, un immense parc situé dans le district de Mae Taeng, où sont soignés et réintégrés les éléphants sauvés, dans l’idée de leur redonner des conditions de vie les plus proches possibles de leur état naturel.

« Ici, on vient au secours des éléphants maltraités, exploités. On récupère des éléphants qui ont promené des gens sur leur dos pendant 50 ans ; certains ont servi de taxi jusqu’à l’âge de 60 ans. Alors, une fois qu’ils arrivent ici, c’est la retraite ! Ils ne font que manger, dormir, se baigner et jouer »

Aujourd’hui, la réserve accueille une trentaine de protégés, mais le combat continue pour Lek qui veut faire changer les mentalités dans son pays, en faisant abolir les pratiques traditionnelles de dressage qui sont souvent d’une grande cruauté pour les éléphants.

Et le contexte liée au Covid aura tout de même eu un impact positif : privés d’activité touristique, de nombreux propriétaires d’éléphants domestiques ne pouvant plus les assumer financièrement, ont contacté le parc pour pouvoir les placer, et c’est ainsi que l’équipe de Lek a assuré plus d’une vingtaine de rapatriement d’éléphants à travers tout le pays.

Désormais connu à travers toute la Thaïlande, Lek a décidé d’ouvrir son parc aux visiteurs sensibles à sa cause, et qui veulent faire l’expérience d’un tourisme plus responsable et plus respectueux des animaux. Alors pensez-y si vous passez un jour par Chiang Mai et qu’il vous vient l’envie de côtoyer et d’admirer des éléphants en liberté le temps d’une journée (ou plus affinité) !

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