Quand la forêt reprend ses droits
Il suffit parfois de quelques décennies pour qu’une forêt apparaisse d’elle-même, sans l’intervention humaine. Ces « forêts spontanées » ont contribué au développement du couvert forestier européen qui a gagné près de 300 000 km² en 70 ans.
Avec l’exode rural qui commence dans les années 1950 en Europe, ces phénomènes de reforestation naturelle sont généralement la conséquence de l’abandon de zones agricoles ou cultivées, par exemple des champs ou des pâturages délaissés.
Ainsi, la nature reboise, et souvent bien mieux que l’Homme. En effet, des études démontrent que les arbres poussent plus vite dans ces nouvelles forêts car ils profitent des apports en azote présents dans les sols des anciennes surfaces agricoles ou dédiées au pâturage.
Les forêts spontanées sont souvent plus résilientes grâce à la variété des arbres en essence, en âge et en taille, qui permet de mieux faire face à des menaces comme les ravageurs, la maladie, la sécheresse ou les incendies.
Ce reboisement naturel participe au retour de certaines espèces de faune et de flore, et plus globalement à la préservation de la biodiversité, mais aussi à la lutte contre le réchauffement climatique avec le stockage du carbone par les arbres. Des services écologiques et écosystémiques qui somme toute ont l’avantage d’être gratuits grâce à la reforestation spontanée.
Dans le cadre du Green Deal, l’Union européenne finance déjà des programmes de reforestation des surfaces agricoles, et prévoit notamment de planter 3 milliards d’arbres pour séquestrer du carbone. Mais la nature le fait déjà, plus vite et mieux, et sans avoir besoin d’aides financières, juste qu’on la laisse faire.