Des élans solidaires pour les plus démunis.
Jamais la pauvreté n’a été aussi visible qu’aujourd’hui dans les rues désertées à cause du confinement. La crise sanitaire a diminué les aides alimentaires, et obligé beaucoup de restaurants solidaires et d’accueils de jour à fermer leurs portes. En cette période difficile pour tout le monde, ce sont les plus démunis qui ont plus que jamais besoin de solidarité, et ces dernières semaines ont vu naître de belles initiatives un peu partout en France.
C’est par exemple le mouvement citoyen « Pour eux » qui a été lancé à Lyon pour organiser des livraisons de repas aux personnes en situation précaire : via une plateforme en ligne, les habitants se portent volontaire pour cuisiner bénévolement des repas maison qui sont ensuite récupérés par des livreurs, ils peuvent aussi se proposer pour être livreurs à vélo de ces paniers-repas. Depuis le mouvement a pris de l’ampleur dans d’autres villes françaises comme Lille et Paris, mais aussi à Rouen, Rennes, et puis Strasbourg, Toulouse et Montpellier. Il s’est même exporté à Bruxelles, Liège, Bogota ou Montréal.
A Montpellier, les milieux associatifs sont plus que jamais mobilisés, comme par exemple l’association Sakado qui distribuent aux sans-abris des « sacs à dos » contenant des produits de première nécessité. Ces sacs sont constitués par les salariés d’entreprises partenaires, avec des produits neufs comme des vêtements, des produit d’hygiène mais aussi des tickets de tram, des livres ou des lampes de poche. Parallèlement, une distribution de repas chauds est organisée chaque semaine dans le quartier de l’Antigone, et plusieurs salles ont été ouvertes pour accueillir ceux qui cherchent un hébergement pour la nuit.
A Paris certains lieux mythiques participent à cet effort de solidarité. Ainsi le Carreau du Temple, endroit branché habituellement dédié aux événements culturels et sportifs, est devenu un accueil de jour, ouvert sept jour sur sept pour accueillir les plus démunis. D’autres accueils improvisés ont également ouverts à Barbès, aux Grands-Voisins ou encore à la halte humanitaire de la Villette.
Privé de touristes, l’hôtel Avenir Montmartre a pris l’initiative de contacter Emmaüs pour que ses 42 chambres ne restent pas vides et servent plutôt à héberger des personnes dans le besoin : en quelques semaines, l’établissement s’est transformé en centre d’hébergement d’urgence, la salle de petit déjeuner en réfectoire, et la réception en point d’accueil.
Qu’il s’agisse du personnel soignant ou de l’ensemble des métiers en première ligne, des commerces touchés par la crise sanitaire ou encore des personnes les plus vulnérables face au virus, cette période inédite démontre qu’il est toujours possible de venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin.