Defi climatique : la releve dans les grandes ecoles et les universités.
Dans un monde confronté à des enjeux écologiques et climatiques colossaux, les étudiants du XXIe siècle s’engagent collectivement pour la protection de leur planète. Il s’agit du Manifesto Juventud Por El Clima en Espagne, des lettres ouvertes publiées au Pays Bas et au Royaume-Unis, ou encore des revendications de Fridays for Future en Allemagne, et depuis les allocutions de Greta Thunberg, ces revendications ont émergé partout dans le monde et sur les réseaux sociaux sous les hashtags #FridaysForFuture ou #ClimateStrike.
En France, ce sont plus de 32 000 étudiants de grandes écoles françaises qui ont signé en 2018 le manifeste pour un Réveil écologique, à l’intention de leur futurs employeurs, pour les mettre au défi de s’engager dans une politique climatique, et leur faire comprendre que c’est un levier d’attractivité pour les jeunes diplômés et les nouveaux talents.
Ils ont trouvé le soutien de leurs aînés au sein des alumnis, ces réseaux d’anciens élèves diplômés organisés en association et qui occupent désormais des postes au sein des institutions et des grandes entreprises. C’est ainsi qu’a été créé « Alumni for the planet » par d’anciens étudiants de plus de 200 écoles et universités dont Sciences Po, Polytechnique, Mines Paris Tech ou encore l’université Paris Dauphine. « Aujourd’hui, les alumni occupent des postes à responsabilité dans les entreprises. C’est en partie sur eux que repose le changement » expliquent les fondateurs de ce collectif qui est soutenu par des parrains et marraines de renom comme la scientifique et co-présidente du GIEC, le directeur général du groupe Maif, ou encore le président de la fondation GoodPlanet.
Et quand les enseignants ont fini par rejoindre les revendications des étudiants et des anciens fin 2019, ce sont toutes les lignes qui ont commencé à bouger dans le monde de l’enseignement supérieur. Cette année, plus de 80 dirigeants d’établissements et 1 000 enseignants et chercheurs français ont signé une tribune appelant le gouvernement à « initier une stratégie de transition de l’enseignement supérieur positionnant le climat comme l’urgence première ».
Cette mobilisation a permis de dénoncer le greenwashing de certaines écoles, et le manque de formation sortant du traditionnel cadre « business as usual ». Les signataires, qui comptent les plus grandes écoles et universités du pays, s’engagent à fournir aux étudiants les connaissances et les clés de compréhension aux enjeux climatiques : “Aucun étudiant, quel que soit son âge, ne doit pouvoir valider une formation dans l’enseignement supérieur sans avoir compris les causes, les conséquences du changement climatique et travaillé, à son niveau, à l’identification de solutions possibles”.
Par exemple, les 14 écoles du groupe INSA, premier groupe de diplômés en France, ont signé un partenariat avec The Shift Project pour former les ingénieurs à la transition écologique, et a également mis en place un nouveau programme apprenant auprès d’ONG qui de répondre de manière concrète et opérationnelle à la demande de sens et d’engagement des étudiants.
Le ministère de l’Enseignement supérieur se déclare très à l’écoute de ces initiatives, et entend apporter son soutien aux établissements pour aider le plus grand nombre à comprendre les tenants et aboutissants de la transition énergétique et écologique. “Ça démontre qu’une partie grandissante des responsables académiques et du corps professoral se mobilise et est prête à aller encore plus loin. Il faut maintenant donner un cap institutionnel clair pour capitaliser sur toutes ces bonnes volontés.”