On adore la dernière campagne de Rolling Stones Italie
Le magazine et son agence Serviceplan ont développé un site qui héberge du contenu à caractère raciste. Les adeptes de ces vidéos qui pensaient trouver du contenu à liker et relayer ont eu une mauvaise surprise en cliquant. En effet, le site consommait quasi instantanément la totalité des datas de leur forfait internet… les privant dès lors de leur terrain de jeu favori.
Les discours haineux et racistes se multiplient sur la toile et il est très difficile de les sanctionner compte tenu de la difficulté de remonter jusqu’aux auteurs.
Ce jeu du chat et de la souris deviendra dans un avenir proche un des enjeux majeurs d’internet. Mark Zuckerberg était d’ailleurs invité le 10 mai dernier à l’Elysée pour s’entretenir sur la nécessité de responsabiliser les réseaux sociaux.
En Italie, la parole raciste est plus que jamais décomplexée depuis la nomination du leader d’extrême droite Matteo Salvini au gouvernement.
Rolling Stone n’est pas à son coup d’essai, le magazine avait déjà l’an dernier apporté son soutien à la communauté LGBT contre Salvini.
Cette fois, le magazine va encore plus loin avec ce coup de maitre !
Comme nous l’explique Oliver Palmer, le directeur de la création de l’agence. « Normalement, lorsqu’un problème grave touche au racisme, un journal explique à quel point ce sujet est important. Leurs amis leur donnent une tape dans le dos en leur disant « bon travail » et les racistes leur rient au nez. Vous pouvez également tenter de bloquer les contenus racistes mais cette pratique va à l’encontre de la liberté d’expression et de la démocratie. Nous avons donc développé une idée qui voulait faire un peu de mal [aux racistes]. Comme leurs messages sont distribués sur les réseaux sociaux, nous avons cherché un moyen de les bloquer afin de montrer aux personnes qui postent un article de merde ou des vidéos moches que cela pourrait aussi leur arriver ».
Pour attirer les dits racistes, la plateforme, riprendiamocisubito.com (« Resaisissons-nous tout de suite »), a été promu à grand coup de posts sponsorisés sur Facebook. Le seul moyen pour accéder aux vidéos était d’utiliser son réseau mobile. Aucun film ne pouvait être visionné grâce à une connexion wifi. Les techniciens de Serviceplan ont cherché à rendre ces clips les plus lourds possibles. Le visionnage des vidéos sur le site utilisait leur quota mensuel en quelques minutes à peine. En une dizaine de jours, ce mini-site a ainsi « brûlé » 1741 gb de données.
Cette campagne a eu le mérite de taper là où ça fait mal en condamnant les racistes au choix cornélien du hors forfait vs le silence.